Par Stitch
Bonjour Celeborn, je suis stagiaire moi aussi (anglais).
J'enseigne en lycée ZEP en région parisienne. Je n'ai "que" 2 niveaux (2nde et 1ère) et je ne fais "qu'une" préparation parce que mes 1ères (STG1) ont le même niveau que mes 2ndes. Donc on ne peut pas dire que je croule vraiment sous le travail... Même si, faut pas exagérer quand même, j'en ai beaucoup! J'ai précisé que mon lycée était en ZEP ?! "Une gentille ZEP" comme le disent le proviseur et mon tuteur, mais une ZEP quand même. Je ne me suis pas encore fait insulter mais j'en ai été pas loin. Ici, sa pédagogie, il faut la revoir au jour le jour, selon l'humeur des élèves, car comment les punir, les coller quand on a une attente de 2 semaines pour avoir une place en heure de retenue...
Je ne reçois pas tellement de soutien de mon tuteur qui est un maniaque du travail et n'est pas conciliant pour un sou... Mes états d'âme, je dois les laisser chez moi et être au service absolu de l'EN quand j'arrive au lycée.
J'ai la boule au ventre quand j'arrive aux portes de mon établissement, quand mon tuteur vient me voir en classe car je m'attends à tout moment à une avalanche de critiques ("Tu aurais dû faire comme ci, comme ça... C'est normal que tu ne t'en sortes pas si tu fais comme ça..."). Oui mais je suis là pour apprendre, non? Après tout, je ne suis que STAGIAIRE... Je sais, les élèves n'apprennent pas tout ce qu'ils devraient, mais pourquoi c'est à moi qu'on fait des reproches alors que je n'ai pas demandé à travailler dans ces conditions là ?!
Allez faire vos reproches au ministère...
Mais ça n'est malheureusement pas mon seul problème...
Comme mes amis aiment à le dire, je suis une exilée. En effet, je suis originaire de l'Île de la Réunion, où j'ai d'ailleurs passé et obtenu mon concours. En août, passée l'euphorie des résultats du concours, j'apprends avec stupeur que l'on m'envoie travailler à 10 000 kms de chez moi. Je sais que l'on appelle ça un concours national mais de là à envoyer des gens sans aide financière s'installer sur un autre continent, tout ça me semble inhumain... Et tout ça à organiser en 10 jours, of course !
Depuis que je suis ici, il ne se passe pas un jour sans que je pleure car il faut l'admettre, ici je n'ai pas de vie. Je survis... Je n'ai vu ni ma famille ni mes amis depuis le mois d'août, je passe mes semaines, mes week-ends, mes soirées, seule... Et la solitude pendant cette année de stage donne parfois envie de tout plaquer. D'ailleurs, les fabricants d'anxiolitiques doivent se frotter les mains, vue ma consommation de médicaments....
J'ai parfois envie de tout plaquer et rentrer chez moi... Ma vie personnelle est au point mort, ma vie professionelle, un chaos...
Alors que me reste-t-il au final??
1. Sciences et Technologies de la Gestion. Rarement les plus calmes.