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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 09:17

ubu-roi

 

 

  J'aurais pu vous raconter ma prérentrée où l'on nous a expliqué que l'on manquait de sous et qu'il fallait bien penser à éteindre à la lumière en sortant et à couper le robinet si l'on voulait faire des économies et des sorties scolaires ; vous parler de mon emploi du temps (il est très bien) ; vous raconter la bataille du projet d'établissement (bon, ça, je le ferai peut-être dans un prochain article), mais je pense qu'il est plus urgent de vous faire partager la situation de ma collègue Kroko (dont vous avez déjà pu apprécier la plume quand elle nous a raconté son année de stagiaire), qui a vécu ce qu'il convient d'appeler la pire prérentrée du monde.

 

Par Kroko

 

 

  Voilà, jeudi soir, 18h, on décolle de Monchémoiadoré avec mon petit mari qui a pu poser un RTT à l'arrache, à la découverte de ma merveilleuse mutpourrie1.

  Bouchons et long trajet plus tard, nous arrivons à l'Etap Hotel du coin vers 22h30. Spartiate mais calme, c'est déjà ça.

  Je ne dors pas de la nuit.

  Le matin, je ne peux rien manger tellement je suis stressée.

  Arrivée au lycée, je commence à discuter avec quelques collègues « ah mais toi t'es du LP, nous on est du LG2 » ... ok on ne mélange pas les torchons et les serviettes, c'est ça ?

  Je papote avec des jeunes de mon âge, qui s'avèrent être les pionnes, très sympa.

  Ensuite grand messe. Tout le monde attend ses emplois du temps. On me souffle que PAsadique3 aime faire des emplois du temps à la noix, et faire pleurer les collègues dans son bureau.

  Je rencontre ma collègue qui part à la rentrée, dont je reprends le poste. Elle est venu avec un classeur de cours sous le bras, qu'elle m'a donné, m'a dit qu'elle a passé des commandes de papiers, de fournitures, etc, parce qu'à son avis, je vais avoir une mauvaise surprise par rapport à l'emploi du temps.

  Je la cuisine, et là j'apprends qu'elle sait qu'un autre lycée m'attend, que mon poste est un temps partiel avec un complément de service à 25 km de là.

  Les bras m'en tombent, sur I-prof vendredi, c'était marqué « 18h à Mutpourrie ».

  Je me dis que c'est une erreur, moi je ne veux pas d'un temps partiel.

  Je reçois mon emploi du temps : horreur, tout est groupé sur jeudi vendredi, et encore, jeudi, 5h de trou.

  Je compte les heures, ah ben oui je n'ai que 10h.

  Je vais au bureau des réclamations fort bien rempli du PAsadique.

  PAsadique me dit « oh comme ça serait merveilleux que vous fassiez 18h chez nous, parce qu'on a engagé une contractuelle pour faire 8h. »

  Pardon, y'a un truc qui m'échappe. Y'a 18h de dispo dans l'établissement, vous ne m'en donnez que 10 et vous engagez une contractuelle ?

  « Oui oui, elle vient depuis des années chez nous, on lui donne des heures, mais là avec les suppressions d'heures, on en a enlevé chez vous. Mais je me suis arrangé à Mutpourrie2 pour qu'on vous fasse un emploi du temps sur le lundi mardi comme vous vouliez avoir le mercredi. »

  Hein mais hein ?

  J'ai toujours dit que je voulais mardi-mercredi-jeudi, et que je m'en tape d'avoir le mercredi de libre, et que d'abord, moi, je suis pas au courant d'un complément de service, donc j'ai pas de papier, donc allez vous faire tous f**** !

  Mais M. le PAsadique me dit que c'est à moi de faire les démarches pour savoir ce que je dois faire parce que c'est MON arrêté de nomination qui est faux !

  Je prends donc le téléphone, appelle le gestionnaire, qui me passe quelqu'un d'autre, qui me dit que je suis nommée à 18h sur Mutpourrie1 et 9h sur Mutpourrie2 et que donc les établissements ont fait une entente pour me couper mon service, plutôt que d'envoyer la contractuelle dans l'autre établissement !

 

  J'ai appris ça, je suis tombée dans les pommes.

 

  Là comme ça, le téléphone en main, dans le bureau de la secrétaire du CDE.

 

  Mon collègue délégué syndical commence à se chauffer et à prendre les choses en main, finalement, on a réussi à avoir le responsable de service de ma matière qui dit qu'il est hors de question que je fasse un complément de service, mais que malheureusement lui n'a pas les pouvoirs d'influer sur les heures postes offertes, et qu'il faut faire une bidouille au rectorat, et que du coup il est possible que je fasse quand même mon service de donc 19h (ouf, il a dit que les 9h supplémentaires, c'était des con***ies), sur des établissements assez distants donc, sachant que je viens déjà de 400 km.

  Mon proviseur, très compréhensif, me dit « Oui vous allez rentrer au début, puis ensuite, vous allez rester ici, et vous trouver un mari ici. »

  Non mais monsieur, je suis déjà mariée ... et là tadaaaaaaaa « réflexion-complètement-scandaleuse-et-inappropriée »

 

AHHHHHHHHHHH

AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

 

  J'oubliais, le responsable de service me dit que je ne dois pas aller à Mutpourrie 2 et que je dois traîner pendant les 8h qui me manquent dans mon établissement.

  Mais pendant ce temps à Mutpourrie2, ils m'attendaient. Eh oui. Et moi j'étais censée savoir comment que je devais aller là bas, pas de lettre, pas de convocation, peut-être un mail, mais comment savoir, mon adresse ac-académieloin ne fonctionne pas…

  Donc Mutpourrie2 a pendant ce temps appelé le rectorat pour dire que j'étais démissionnaire et que j'avais abandonné mon poste !

  Si c'est pas mignon tout plein ça ?

  Du coup moi j'ai fait une vraie crise du nerfs, celle du genre qui vous fait insulter votre supérieur en lui disant qu'il n'est qu'un gros conn*rd qui veut juste vous faire c*ier.

  Une vraie crise de nerfs qui vous fait trembler, pleurer et qui vous empêche d'être juste normale.

  J'ai quand même réussi à écrire un courrier au gestionnaire de ma matière pour éclaircir la situation, au proviseur en mettant en avant toutes mes difficultés (logement de fonction promis refusé, emploi du temps regroupé promis refusé transformé en 7h de cours vendredi soir finir à 17h45 pour faire 4h de route ensuite ..., l'éloignement avec mon mari, etc. etc.)

  J'ai tremblé toute la journée, rien pu manger, fait un malaise, une crise de nerfs, cette nuit nous sommes arrivés à minuit, je tremble toujours, je ne peux pas croire ce qui m'arrive.

  Alors voilà, lundi c'est arrêt maladie pour moi parce que là, trop c'est trop, et je démarche le privé hors contrat, les GRETA, les CFA, parce que je suis à bout.

 

  C'est le truc en trop qui fait que je ne peux plus continuer.

 

 


1.Mutation pourrie, bien entendu.

 

2. Lycée Professionnel et Lycée Général.

 

2. Proviseur Adjoint sadique, évidemment.

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commentaires

K
<br /> J'ai finalement mon service sur un seul étab.<br /> mais cela a été prétexte à me faire un edt pourri.<br /> et on me tourne ça comme si on m'avait fait une immense faveur.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Après plusieurs années d enseignement je travaille en usine. C est mal payé mais je prefère ça à cette maison de fou de l Education nationale.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> xiaozhu.......<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Bonjour Kroko. j'ai presque 20 na s de maison et j'ai vécu le même genre de truc que toi. Un conseil: barres-toi. Tu as un mari et donc, en théorie, tu peux survivre le temps de trouver quelque<br /> chose qui te permettra de vivre équilibrée, voire épanouie. L'EN est morte et on vit actuellement la phase de putréfaction. Aux jeunes: foutez le camp avant d'y laisser votre peau.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Je compatis... Quel courage d'avoir déjà tenu jusque-là. Quant à moi, je viens de démissionner au 1er septembre après seulement trois ans dans la maison : mutation pourrie malgré mariage (refus de<br /> me donner les points de rapprochement de conjoint), refus de m'accorder une disponibilité, etc. Ya basta !<br /> J'ai trouvé un poste dans le hors-contrat, en plein essor. Au contraire de mon collège horrible de l'année dernière, où chacun n'avait que l'envie de se barrer le plus vite et le plus loin possible<br /> (les professeurs qui attendaient leur mutation, les pions qui avaient besoin de gagner leur croûte, les personnels d'administration, la direction qui attendait aussi de muter, et surtout les<br /> élèves...), mon établissement de cette année repose sur la bonne volonté de tout le monde : mon salaire est divisé par trois, mais les élèves sont mieux dans leur peau (certains atterris là après<br /> "phobie scolaire" dans le public, complètement meurtris), l'équipe est surmotivée, les parents impliqués. Tout se joue dans la confiance, la sérénité, la recherche de l'excellence.<br /> Franchement, je me sens libérée.<br /> Bien confraternellement.<br /> <br /> <br />
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  • : Un professeur pas toujours à l'heure analyse le pays des merveilles dans lequel il est tombé. Réformes, administration, parents, élèves, collègues, formateurs : Lewis Carroll n'a qu'à bien se tenir !
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